Épisode
5
Anges
La période des fêtes s'était passée sans aucune
entrave , et l'hiver avançait pas à pas . La neige de début du
mois de janvier recouvrait le jardin d'un magnifique manteau blanc.
Malgré tout, les couleurs chatoyantes des magnifiques fleurs du parc
apparaissaient plus belles et plus rayonnantes encore lorsque des
jolies gouttelettes de neige fondue perlaient sur leurs pétales
délicats . Erwen se donnait tant de peine à s'occuper de ces
plantes, et chaque tige, chaque feuille, chaque pétales, témoignait
de l'amour qu'elle leur apportait . C'est ainsi qu'elle passait ses
matins d'hiver, à regarder ces plantes fleurir et profiter de
l'eau pur que leur apportait la neige, cette eau qui semblait envoyée
par les anges. Après un long moment à parcourir le parc en
s'assurant que chacun des végétaux était en bonne santé, Erwen
reprit le chemin du manoir. Une fois entrée et déchaussée , elle
traversa le salon, pris l'escalier et rejoignit rapidement sa
chambre. Elle s'allongea sur son lit, prit le livre qui trônait sur
sa table de nuit, l'ouvrit à la bonne page et commença à lire.
Elle lut un bon moment, seule, dans la calme, mais quelque chose vint
la détourner de sa lecture. Honiell était à la fenêtre d'Erwen,
et la petite lumière essayait d'attirer son attention en tapant de
tout ses forces sur le carreau . Erwen, la regarda intriguée, puis
se leva pour lui ouvrir la fenêtre. Honiell semblait affolée et
essayait de faire passé un message à Erwen, qui consciente de la
situation, sortie en courant de sa chambre, déboula les escaliers
attrapa sa cape au vol et sortit dehors pour rejoindre Honiell. L'âme
enfantine était affolée, et tentait de faire comprendre à Erwen
qu'il fallait la suivre, ce que la rose fit sans hésiter . Après un
instant de course effrénée, Erwen arriva dans un petit coin du parc
devant une fontaine. Elle aperçu Timie allongée par terre immobile
et ses soeurs agenouillées à côté d'elle leurs regards tournés
vers le haut. Erwen leva la tête à son tour et vit deux créatures,
un homme et une femme, suspendus au-dessus de Timie la regardant
surpris et inquiets . Erwen accourue vers Timie, et scruta les
créatures, des airs d'accusation dans le regard . Les créatures,
parlons-en. Des allures de fées par leurs vêtements, l'incroyable
finesse de leurs traits et la poussière dorée qui les entourait à
chaque mouvement. J'aurais pu m'arrêter ainsi, mais ce serait
déformer la réalité, ces créatures ressemblaient certes à des
fée, les ailes d'anges dans leurs dos laissaient penser que ça n'en
était pas . Ils ne parlaient pas, ils regardaient les habitantes,
aucune expressions ne venait déformer les traits de leurs visages.
En ayant assez d'attendre dans le silence, Guillotine se leva se
tourna vers les créatures et dit:
- C'est vous qui avez fait ça ?
Rien; aucune réponse. Devant la froideur et
l'imperméabilité des créatures, Guillotine s'agaça et dit de
nouveau, cette fois , en hurlant :
- Est-ce vous deux qui avez fait ça ?!!
La femme dévisagea Guillotine, puis laissa apparaître
un sourire narquois avant de répliquer :
- Ma pauvre chérie, pas la peine de t'énerver ainsi voyons . C'est toi et tes sœurs qui êtes en tort .
- Parle !! lui cria Guillotine. Explique-moi , je ne comprends pas !
La femme regarda l'homme et tout deux se mirent à rire
. Guillotine, pleine de rage, sortit son épée de cristal et la
pointa vers les anges. Les deux créatures se mirent à rire de plus
belle.
- Crois-tu que c'est ton bout de strass qui nous impressionne ? Dit l'homme en riant .
- Je pourrais très bien te transpercer avec .
L'homme arrêta de sourire et reprit son air froid en se
tournant vers la femme qui, elle ajouta :
- Vous l'avez découvert, il est à vous.
Puis elle regarda Timie et ajouta :
- Et à personne d'autre
C'est sur ces mots énigmatiques que les deux créatures
disparurent laissant nos Bloh Dweniènne seules, abasourdies. Les
trois sœurs relevèrent Timie et l'amenèrent au manoir .
Entrées à l'intérieur, les filles allongèrent Timie
sur le canapé, et la laissèrent se reposer un peu , avant qu'elle
ne leur raconte toute l'histoire .
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